VinylesMania
Disparu et revenu, le vinyle est un objet qui s’impose à nouveau aujourd’hui comme une évidence dans notre relation à la musique. VinylesMania propose de dévoiler ce qui définit notre lien retrouvé avec les vinyles, mais aussi de faire le tour du monde en images de celles et ceux qui les font vivre, des fabricants aux collectionneurs, en passant par les créateurs de pochettes de disques et les boutiques. VinylesMAnia conte aussi les légendes et les histoires liées à ce média quasi magique, en y ajoutant de beaux moments d’émotion.
VinylesMania est dédiée à Vaughan Oliver (1957-2019), designer, concepteur de pochettes et de visuels, dont le style, texturé et mystérieux, très iconique et typographique à la fois, restera comme l‘un des plus envoûtants du XXe siècle.
Exposition VinylesMania, du 1er octobre 2020 au 29 août 2021
Les vinyles en majesté
Durant le premier semestre de 2019, les vinyles ont engrangé 224,1 millions de dollars sur le marché américain pour 8,6 millions d’exemplaires vendus, contre un peu moins de 250 millions de dollars pour les CD. Le rock représente plus de 40 % des ventes, et met en avant les grands classiques ; le rap est présent à hauteur de 6,6 % et le R’n’B obtient 7,9 % des ventes. En France, 3,5 millions de vinyles ont été vendus en 2018.
Secrets de fabrication
VinylesMania développe les similitudes entre vinyle et imprimerie, joue sur les accords entre musique et graphisme et ouvre les portes de deux usine/atelier de pressage et un studio de recherche :
- la Record Industry de Harlem (Pays-Bas), 50 000 vinyles/jour, où le photographe britannique Alastair Philip Wiper a capturé d’étonnantes images de fabrication,
- la Manufacture des vinyles, (Haute-Savoie), spécialisée dans la conception de 33 tours pour les labels musicaux indépendants,
- Studio Magma (Lyon), qui a amorcé depuis 2015 un travail de recherche autour du vinyle et propose des ateliers avec le public au cours de l’exposition.
Histoires de vinyles
VinylesMania fait remonter le temps avec les légendes sonores et graphiques liées aux vinyles : le logo La voix de son maître ; la bataille entre le disco et le rock au cours de la Disco Demolition Night (1979) ; la naissance des premières « vraies » pochettes créées par Alex Steinweiss pour Columbia Records en 1939 ; les créations de Paula Sher, l’une des premières femmes designer de pochettes. Autant de prétextes pour faire plonger le visiteur dans la collection de vinyles du légendaire DJ Frankie Knuckles, ou dans les tréfonds du Paradise Garage qui abrita le courant musical du même nom et, très proche de nous, dans les modelages métaphoriques du graffeur lyonnais Kesa.
Portraits de diggers
Ils fouillent partout, à la recherche des pépites. Ces découvreurs acharnés des vinyles perdus révèlent au visiteur leurs pièces maîtresses : Christian Biral (« au lycée, j’avais toujours à la main un sac avec des vinyles ») ; Fabien Vandamme qui propose un enregistrement de 1860 (17 ans avant le phonographe), rendu audible en 2008. La Bibliothèque municipale de Lyon possède la plus importante collection de vinyles de bruitage. Touche d’émotion aussi avec l’archive sonore et visuelle de Zoë Timmers, photographe, qui réalise en 2013 un portrait filmé de son père, gravement malade, au milieu de ses vinyles. La « vinyles-mania » sera peut-être accentuée par la pénurie induite par l’incendie récent de l’usine californienne ayant le monopole de 80% de la matière première nécessaire à la fabrication des galettes noires.
33 tours… du monde
L’Afrique est à l’honneur cette année, à travers le projet Africa 2020 de l’Institut français. VinylesMania met en avant l’énergie musicale du continent africain, grâce à Sofa Records, disquaire lyonnais spécialisé dans les musiques du monde et aux photos de Rachel Clara Reed, journaliste, qui a photographié l’univers de Jimmy, propriétaire d’une boutique de disque inclassable au beau milieu du marché de Kenyatta, à Nairobi. VinylesMania se rend aussi au pays où le vinyle n’existe pas : la Corée du sud, où le vinyle est quasiment absent des boutiques et des pratiques musicales. Le voyage se poursuit à Jérusalem où vit en nonne Emahoy Tségué-Maryam, pianiste et compositrice éthiopienne de 96 ans, évoquée dans le court et beau témoignage filmé d’Omar Gefen, (2015).
Pochettes surprises, avec Lyon BD Festival
020 a été déclarée « Année de la Bande Dessinée » par le Ministère de la Culture. Il n’en faut pas plus pour explorer les liens unissant les vinyles et la BD, qui font souvent bon ménage. En partenariat pour la troisième fois avec Lyon BD Festival, VinylesMania est l’occasion de demander à 15 auteurs et autrices de réaliser leur pochette rêvée de vinyles, elles seront exposées ensuite à la Fnac Lyon/Bellecour.