Jean-Luc Godard, le typographe à la caméra

Exposition du 31 janvier au 4 mai 2025
Vernissage le jeudi 30 janvier 2025, 19h
Commissariat : Paule Palacios-Dalens

Téléchargez le dossier de presse ici

Depuis ses débuts de cinéaste avec la Nouvelle Vague, l’audace formelle de Jean-Luc Godard et la continuité de ses choix typographiques surprennent. Plus intuitif que savant, il convoque des polices de caractères (Antique Olive, Helvetica, Verdana), conçues pour répondre aux différentes mutations technologiques et enjeux de communication des époques qu’il a traversées.

Bâtie autour du travail graphique de Godard, cette exposition raconte avant tout une histoire de famille, d’influences et de filiations. Ainsi, en filigrane de sa cinéphile s’inscrit son grand-oncle Maximilien Vox, figure incontournable de la typographie française et cofondateur des Rencontres de Lure, où gravitent les courants majeurs des arts graphiques de France et d’ailleurs. Tous deux se soucient de trouver l’écriture de leur temps. 

Entre ces deux pôles émergent des constellations voisines de passeurs et passeuses : Chris Marker et Marguerite Duras dans le cinéma, Roman Cieslewicz et Peter Knapp dans le design graphique, Gérard Blanchard dans l’enseignement et la recherche, et Jean-Christophe Averty à la télévision.
Le travail de mise en page à l’écran de Godard ne se résume pas à d’éclatantes apparitions (cartons et génériques, cadrages d’enseignes et de journaux, toutes formes de l’écrit à l’écran). Pour lui le film devient livre, comme ses Histoire(s) du cinéma, dont les publics pourront découvrir les maquettes originales dans l’exposition, et comme l’indique le nom de son tout dernier film : Le Livre d’image.

Paule Palacios-Dalens, commissaire de l’exposition

Paule Palacios-Dalens est docteure en esthétique et histoire des arts plastiques. Ses recherches portent sur le lien entre cinéma, livre et typographie. Elle est l’autrice de deux ouvrages intitulés VOX JLG, du plomb au film et GODARD AVERTY, Petit et grand écran (Éditions de l’Œil), tous deux disponibles à la librairie du musée. 
Depuis 2014, elle collabore en tant qu’autrice et graphiste à 202 éditions, qui publie des essais sur le cinéma. Elle a été lauréate en 2003 du prix de design « la Bourse Agora » avec un projet portant sur la conception d’un sous-titrage pour la télévision destiné aux sourds et malentendants, effectué à l’ANRT (Atelier national de recherche typographique).

Projections, rencontres, visites et ateliers : un programme de février à mai

De février à mai, profitez d’un riche programme d’activités, incluant des projections de films en partenariat avec plusieurs institutions locales. Retrouvez notamment :

•    À bout de souffle
Samedi 15 février, 10h30 – Cinéma Lumière Terreaux
À bord d’une voiture volée, Michel Poiccard abat un motard puis, à Paris, retrouve Patricia, une jeune Américaine dont il est amoureux.

•    Histoire(s) du cinéma – Moments choisis
Samedi 15 mars, 10h30 – Cinéma Lumière Terreaux
Après les Histoire(s) du cinéma, Jean-Luc Godard réalise en 35 mm un film d’une durée standard, sorte de synthèse, de mise en perspective, de conclusion des Histoire(s). Mais ce film n’est pas seulement un nouveau montage des images existantes dans les Histoire(s), c’est un film « plein de vie » selon l’expression du cinéaste.

•    Level Five de Chris Marker
Samedi 12 avril, 10h30 – Cinéma Lumière Terreaux
Projection précédée du test en salle du jeu Baba is You
Laura tente d’achever l’écriture d’un jeu vidéo consacré à la bataille d’Okinawa. En rencontrant des témoins par l’intermédiaire d’un ordinateur, elle réalise l’ampleur de la boucherie et prend conscience de la nécessité du souvenir face aux mensonges de l’Histoire.

•    Sauve qui peut (la vie)
Lundi 14 avril, 20h30 – Cinéma Comœdia
Les trajectoires d’un homme et de deux femmes prisonnier·es d’une époque de violence et de désespoir. Avec une brutalité vertigineuse, Godard met à nu les réalités dégradantes de la société, pour mieux méditer sur les rapports humains et sexuels.

•    Pierrot le Fou
Mardi 18 février, 18h30 – Université Jean Moulin Lyon 3
Ferdinand, qui vient de perdre son travail, retrouve par hasard Marianne, un ancien flirt. Ils décident de partir ensemble, mais celle-ci lui déclare qu’il faut d’abord se débarrasser d’un cadavre qui se trouve dans la pièce voisine. C’est le début d’un grand périple où se mêleront trafic d’armes, complots politiques, rencontres incongrues, mais aussi pauses bucoliques et déchirements amoureux…

Ces événements s'inscrivent dans une dynamique de découvertes et d'échanges autour du cinéma, de la typographie et de leurs multiples facettes.