PINGPONG#8 : la retouche d'images
Le fougéadoire
Ceci n’est pas un trampoline mais un fougéadoire (du nom de son inventeur Auguste Fougeadoire). Cet engin servait à agrandir ou rétrécir une lithographie (estampe réalisée sur une pierre calcaire particulière). Brevetée en 1889, la machine Fougéadoire utilise une feuille de caoutchouc élastique. L’impression lithographique est transférée sur le caoutchouc grâce à une presse, caoutchouc qui est ensuite tendu (pour agrandir l’image) ou détendu (pour la réduire) avec un système de vis. Des anamorphoses peuvent être obtenues en ne modifiant qu’une seule dimension. L’agrandissement maximal ne dépasse pas 50%.
Le dessin (ici en 12 couleurs), est reproduit à deux échelles différentes. Chaque couleur nécessite un passage en machine, avec tous les risques de décalages et de déformations que cela comporte. Ce qui prend aujourd’hui quelques secondes avec un logiciel adéquat pouvait occuper des professionnel·les hautement qualifié·es pendant des heures !
MacPaint
MacPaint participe à la révolution graphique engendrée par la sortie du Macintosh en 1984. Pour la première fois, un logiciel permet de créer un dessin numérique et de l’utiliser dans d’autres logiciels comme MacWrite. Bill Atkinson est aux commandes du logiciel mais c’est Susan Kare qui réalise l’interface graphique. Elle invente de nombreuses icônes pour chaque effet, certaines seront ensuite reprises dans tous les logiciels de dessins comme Photoshop ou Paint.
Pour le manuel d’utilisation de MacPaint, Susan Kare reproduit une estampe japonaise en bois gravé appartenant à Steve Jobs que Bill Atkinson venait de scanner (il travaillait sur le logiciel de commande de scanner à ce moment-là). Cela permet de montrer les possibilités de création du logiciel.