Le phylactère-banderole dans l’art médiéval
Avec l’apparition de la bande dessinée à la fin du 19e siècle en Europe, le mot phylactère est entré dans la culture du grand public. Ce mot désigne en effet les « bulles » où sont inscrites les paroles ou les pensées des personnages dessinés. Nées en Europe dans les caricatures anglaises du XVIIIe siècle, ces bulles ont cependant dû attendre de voir leur usage popularisé en Amérique avant d’être utilisées en France, pour la première fois, dans la bande dessinées Sam et Sap (1908). Ce « phylactère-bulle » s’imposera définitivement en Europe dans les années 19501, et il est devenu un élément indissociable du 9e art.
Cependant, avant le phylactère-bulle il y eu le « phylactère-banderole », abondamment utilisé dans l’art médiéval. L’idée de faire parler des personnages dans une oeuvre ne peut qu’étonner le spectateur, la spectatrice : en effet, pourquoi les artistes du Moyen Âge ont-ils rajouté du texte pour des oeuvres destinées à être vues par une population à grande majorité analphabète ?
De fait, l’usage des phylactères remonte bien avant l’histoire médiévale : ils ont fait leur apparition dès l’Antiquité dans la religion juive ou païenne, et les inscriptions à titre d’identification se retrouvent dans l’art égyptien et romain.
Dans son article « Le phylactère-banderole dans l’art médiéval », Laurence Minaire, titulaire d’une licence en histoire de l’art (Université du Québec à Montréal, Canada) et d’une maîtrise en histoire de l’art (Open University, Angleterre), nous présente l’utilisation des phylactères dans l’art pictural au Moyen-Âge, de ses origines antiques jusqu’à devenir un élément indissociable des bandes dessinées modernes.