Tout le monde connaît Roger Excoffon
Le Musée de l’imprimerie a présenté du 24 novembre 2011 au 19 février 2012 la première rétrospective consacrée au graphiste, typographe et publicitaire français Roger Excoffon (1910-1983) depuis celle de la Monnaie de Paris en 1986.
Figure marquante de la communication graphique française dans la deuxième moitié du XXe siècle, Excoffon fait aujourd’hui partie du patrimoine graphique français et international. Polices de caractères, logotypes, identités visuelles et campagnes publicitaires lui ont apporté une reconnaissance mondiale et diverses distinctions dans le domaine des arts visuels.
L’exposition présentée au Musée de l’imprimerie a bénéficié de l’apport de travaux inédits prêtés par la fille du designer, Martine Rosaz-Excoffon, avant leur dépôt à l’Institut Mémoires d’Édition Contemporaine (Imec).
Excoffon, l’image de la France
Il n’est pas exagéré d’affirmer que Roger Excoffon a modelé l’image de la France d’après-guerre. Quand on parle de typographie française, on évoque immédiatement l’Antique Olive, le Banco, le Mistral, le Choc, ces caractères d’une extraordinaire inventivité qui ont ponctué les Trente glorieuses.
La présence massive des typographies d’Excoffon dans les livres et magazines des années 50 et 60 et sur les enseignes commerciales en témoignent encore aujourd’hui.
Et nombreuses sont les campagnes publicitaires (pour Air France, SNCF, Bally, Caisse d’Épargne, Reynolds, etc.) qui, à la même époque, sont des révélateurs du rayonnement de sa création.
Renouveau et reconnaissance
Un demi-siècle après la disparition de leur créateur, les caractères de Roger Excoffon font un « come back » en France comme à l’étranger, après un épisode de relatif déclin. Ils sont aujourd’hui adoptés comme sujet d’étude par les historiens de la communication graphique et par un nombre croissant de graphistes qui leur insufflent une nouvelle vie grâce aux possibilités du numérique.
Vingt-cinq ans après la disparition d’Excoffon, il était donc temps de lui rendre hommage avec cette exposition, dont le commissaire sera Tony Simões Relvas, assisté de Samuel Rambaud.
Tony Simões Relvas a mené un projet de recherche de plusieurs années sur Roger Excoffon, en partie grâce au fonds du Musée de l’imprimerie
Des documents inédits et les contributions de jeunes graphistes
De l’esquisse à la production finale, de la peinture à l’affiche, du crayon à l’imprimé, du dessin au visuel, jusqu’à l’utilisation de son oeuvre dans la création contemporaine, cette exposition a été l’occasion de (re)découvrir l’oeuvre de Roger Excoffon sous plusieurs aspects, dans une version la plus complète et enrichie d’inédits pour la première fois dévoilés au public, grâce à la collaboration de Martine Rosaz-Excoffon, fille du designer. Aux productions originales est venue s’ajouter une documentation photographique illustrant le déploiement et la familiarité de ces caractères dans l’espace public. Des graphistes contemporains ont été invités à réaliser des affiches à partir de l’oeuvre d’Excoffon. Parallèlement à cette exposition, un parcours urbain a été proposé afin de découvrir les différentes devantures lyonnaises utilisant ses caractères. Grâce à un plan édité spécialement pour l’occasion, le public a pu poursuivre librement ou sous forme de visites guidées, l’exposition dans la ville.