SNML. Anatomie d’une contrefaçon.
En fin 1609, Galilée observe pour la première fois dans l’histoire les reliefs de la Lune ainsi que certains satellites de Jupiter jusqu’alors inconnus. Peu après, il compose et fait imprimer ce qui deviendra l’un des ouvrages les plus importants de l’histoire des sciences occidentales, le Sidereus nuncius, qui paraît le 13 mars 1610 et dans lequel Galilée a fait graver cinq eaux-fortes représentant la surface lunaire. 550 exemplaires de l’ouvrage sont imprimés, dont 30 dans lesquels les gravures de la Lune n’ont pas été reproduites, laissant ainsi des espaces vides autour du texte. À l’été 2005, un marchand de livres anciens italien vend à la prestigieuse librairie new-yorkaise Martayan Lan un exemplaire exceptionnel du Sidereus nuncius avec des dessins de Lune attribués à Galilée, dont la signature manuscrite se trouve sur la page de titre. Cet exemplaire hors-norme, dénommé SNML, fait alors l’objet d’une investigation technique et collective entre 2006 et 2011, de la part d’un consortium international de spécialistes de Galilée. Mais en mars 2012, alors qu’on célèbre la parution de deux ouvrages sur le Sidereus Nuncius et le SNML, il fallut se rendre à l’évidence : le SNML n’était qu’une contrefaçon, un leurre…
Par Alexandre LAUMONIER
Alexandre Laumonier, né en 1975, est éditeur et graphiste. Depuis 1997, il a publié plus de cent ouvrages, dans le domaine des sciences humaines et de l’art, au sein de ses propres maisons d’édition ou dans des collections aux Éditions de l’Eclat, aux Presses du réel ou aux Belles Lettres. Il dirige aujourd’hui les éditions Zones sensibles, qu’il a fondées en 2011 à Bruxelles, et qui ont fait paraître en février 2020 SNML. Anatomie d’une contrefaçon.
Conférence organisée par les Amis du MICG
Le lundi 11 avril, 18h15 aux Archives Municipales de Lyon
Durée : 1h30
Gratuit et ouvert à tous et toutes dans le respect des consignes sanitaires